Le glioblastome (GBM) est actuellement la tumeur primitive du système nerveux central (SNC) la plus fréquente et la plus agressive chez l'adulte, avec un pronostic très défavorable. Depuis 2016, le diagnostic histopathologique a été complété par l'identification de marqueurs moléculaires, conduisant à une nouvelle classification des tumeurs du SNC. En plus des critères histopathologiques (densité cellulaire accrue, atypies nucléaires, mitoses, prolifération vasculaire et nécrose), la mise à jour de 2021 de la classification de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit également le GBM par la présence de cellules gliales sans mutation de l'isocitrate déshydrogénase (IDH), et avec l'une des altérations moléculaires suivantes : amplification de l'EGFR, mutation du promoteur de TERT et/ou gain du chromosome 7 et perte du chromosome 10. Malgré ces avancées moléculaires dans la classification, une hétérogénéité persiste en termes de résultats et de survie parmi les patients atteints de GBM.
Le traitement standard de première ligne du GBM est resté inchangé pendant près de 20 ans (protocole Stupp), jusqu'à l'avènement de la thérapie par champs de traitement tumoraux (Tumor Treating Fields). Aucun traitement standardisé n'est recommandé pour les GBM en rechute ou réfractaires, et leur prise en charge reste un défi.
En dehors du GBM, une meilleure compréhension des voies de signalisation dans les cellules cancéreuses a conduit au cours de la dernière décennie au développement de thérapies modernes basées sur les caractéristiques moléculaires, telles que les thérapies ciblées ou l'immunothérapie. Cette médecine de précision a considérablement amélioré le pronostic des cancers auparavant associés à des résultats défavorables (par exemple, le mélanome métastatique, le cancer du poumon non à petites cellules) et a ouvert une nouvelle ère thérapeutique.
Les principales voies de signalisation activées dans les cellules de GBM comprennent PI3K/AKT/mTOR et Ras/Raf/MEK/ERK. Elles favorisent la progression, la croissance et la survie des cellules. Cependant, à ce jour, en dehors de contextes très spécifiques, le ciblage des voies couramment altérées dans le GBM n'a pas encore démontré d'efficacité clinique. En plus de la barrière hémato-encéphalique et de la mauvaise tolérance, les mécanismes compensatoires redondants et la couverture insuffisante des cibles sont parmi les hypothèses avancées pour expliquer ces échecs.
Au cours de la dernière décennie, des tests compagnons basés sur le séquençage de nouvelle génération (NGS) ont été développés pour détecter des altérations génomiques diagnostiques ou théranostiques pertinentes dans les cellules cancéreuses, y compris dans le GBM. Ces tests à large spectre révèlent de nombreuses altérations moléculaires non décrites ou de signification inconnue. Ces dernières altérations peuvent ne pas mener à une classification de la maladie, à une thérapie ciblée ou à une optimisation du traitement. Cependant, elles présentent un grand intérêt scientifique concernant le pronostic et la physiopathologie du GBM.
Dans cette étude, nous cherchons à mettre en évidence l'association entre les altérations moléculaires identifiées sur la tumeur initiale de GBM et la survie globale (OS) des patients. Nos objectifs secondaires sont d'évaluer leur impact sur la survie sans progression (PFS), ainsi que de décrire la prise en charge et l'évolution des patients ayant reçu une thérapie guidée par les données génomiques.
Oncopole Claudius Regaud – IUCT-Oncopole
1 avenue Irène Joliot Curie
31059 Toulouse Cedex 9
France
Taille de la population : 199
Critères d’inclusion :
- patients adultes (≥ 18 ans) pris en charge à l’IUCT-Oncopole
- glioblastome de grade 4 (OMS 2021)
- présentant un screening moléculaire par NGS (panel FMI) disponible sur la tumeur initiale.
Critères de non inclusion :
- patients mineurs (< 18 ans),
- existence d’une mutation IDH sur l’anatomopathologie initiale,
- screening moléculaire (par NGS (panel FMI) disponible exclusivement sur la récidive,
- opposition à l’étude.
Base juridique et exception permettant de traiter les données au sens des articles 6 et 9 du RGPD
Article 6 (Licéité du traitement) : intérêts légitimes du responsable de traitement
Article 9 (Exception permettant de traiter des données de santé) : intérêt public dans le domaine de la santé publique
Dr Delphine Larrieu, , Neurologue Neuro-oncologue, IUCT-Oncopole.
Les bases de données et les tables de correspondance seront conservées en base active sur des serveurs sécurisés distincts jusqu’à 2 ans après la dernière publication des résultats, puis archivées de façon intermédiaire pendant 5 ans avant d’être totalement anonymisées ou détruites.