Dans la plupart des cancers, la survie globale (OS, overall survival) est un critère d’évaluation largement utilisé pour évaluer le bénéfice clinique d’un nouveau traitement. Néanmoins, ce critère nécessite une longue période allant de plusieurs mois à plusieurs années. Dans les essais cliniques de phase précoce, réalisés sur un nombre limité de patients, il est crucial de disposer de critères d’efficacité précoces qui corrèlent avec l’OS afin de prendre des décisions de Go/No-Go sur la poursuite du traitement ou de l’essai en soi. Dans le cadre des essais cliniques, de tels critères permettraient de prédire l’efficacité du traitement au cours de l’essai et pouvoir arrêter celui-ci de façon plus précoce, diminuant notamment les risques de toxicité éventuels.
Dans le cancer de la prostate, pour prédire l’efficacité des traitements, il a été proposé un modèle utilisant les valeurs de PSA et de la croissance tumorale (dédoublement tumoral, taux de croissance tumoral ou g-score). Ces mesures (marqueurs sériques ou par imagerie) sont extrapolables à d’autres cancers. Le modèle suppose que les changements de croissance tumorale au cours du traitement sont dus (i) à la régression de la fraction sensible de la tumeur au traitement et (ii) à la croissance de la fraction résistante. Ainsi, le g-score peut être corrélé au dédoublement de la tumeur, analogue au doublement de la PSA.
Dans les cancers ovariens, ce modèle n’a pas encore été exploré et serait d’intérêt majeur pour guider les patientes à l’inclusion ainsi qu’au cours des essais cliniques. Ce projet, en collaboration avec l’industriel Daiichi Sankyo, est une étude, rétrospective (real world evidence, RWE), permettant d’évaluer l’association entre le g-score et le score CA-125 avec les paramètres cliniques de patientes atteintes de cancers ovariens, sensibles ou résistantes à la chimiothérapie. Le g-score sera établi à partir de données d’imagerie (disponibles dans le DPI des patientes), à partir d’au moins 2 imageries (fiches d’évaluation RECIST). Le score CA-125 sera établi avec au minimum 2 valeurs disponibles. Les données cliniques d’intérêt sont : (i) la survie sans progression (PFS) ; (ii) l’OS ; (iii) la réponse au traitement (ORR, overall response rate).
HYPOTHESE :
- Hypothèse nulle (H01
): Pas d’association entre le g-score et l’OS (hazard ratio (HR) = 1) vs Hypothèse alternative (Ha1
): Le g-score est associé à l’OS.
- Hypothèse nulle (H02
): Pas d’association entre le g-score et la PFS (hazard ratio (HR) = 1) vs Hypothèse alternative (Ha2
): Le g-score est associé à la PFS.
OBJECTIFS :
Principal : Evaluer l’association entre l’OS et le g-score.
Secondaires :
- Evaluer l’association entre la PFS et le g-score.
Exploratoires :
- Evaluer l’association entre l’ORR, l’OS, la PFS et le g-score ainsi que le score CA-125.
- Comparer le dédoublement tumoral, le g-score et le score CA-125 dans différents sous-groupes :
- Patientes résistantes aux platines qui ont reçu de la chimiothérapie ou autre traitement expérimental (PARPi, etc) +/- bevacizumab vs patientes sensibles qui ont reçu de la chimiothérapie à base de platine + bevacizumab.
- Patientes avec différentes localisations métastasiques (exemple : FIGO III vs IV)
Directeur Général
Le projet G-score nécessite l’utilisation de données cliniques disponibles dans le DPI des patientes et les fiches EVA RECIST disponibles dans les classeurs investigateurs au BEC:
Nous avons pu établir une liste d’environ 400 patientes traitées au CLB (200 résistantes/200 sensibles à la chimiothérapie), incluables dans cette étude.
Ces patientes ont un diagnostic de cancer séreux de haut grade ovarien (CSHG), de cancer ovarien endométrioïde de haut grade, de cancer péritonéal primitif ou de cancer de la trompe de Fallope.
Elles ont été incluses dans environ 40 essais cliniques promus par différents promoteurs académiques ou industriels dont le but était d’étudier l’effet d’autres drogues post chimiothérapie (traitement standard réalisé au CLB).
Pour la plupart, les patientes sont décédées et les essais fermés.
La gestion des échantillons : NA
Les patientes pouvant être incluses dans l’étude G-score devront répondre aux critères de sélection suivants :
Critères d’inclusion :
- Âge ≥ 18 ans au moment où les traitements à l'étude ont été reçus.
- Patientes atteintes d'un cancer séreux de haut grade ovarien (CSHG), d'un cancer ovarien endométrioïde de haut grade, d’un cancer péritonéal primitif ou cancer de la trompe de Fallope, validés histologiquement.
- Les patientes devront avoir reçu un traitement de chimiothérapie à base de platine +/- taxane
- Les patientes devront avoir au moins au moins : (i) une lésion mesurable de base évaluée par scanner our IRM selon les critères d'évaluation de la réponse dans les tumeurs solides version 1.1 (RECIST v1.1) et (ii) une évaluation par imagerie après le traitement
- Le niveau d’information devra être >5
Critères d’exclusion : NA
Recherche scientifique menée dans l’intérêt légitime de lutte contre le cancer (articles 6.1.f et 9.2.j du Règlement (UE) n° 2016/679)
Responsable de l’équipe coordinatrice :
- Pr. Isabelle Ray-Coquard, Investigateur Principal, oncologie médicale, CLB et équipe EMS, CLB
Equipes internes au CLB
- Equipe EMS : coordination administrative, financière et scientifique du projet ; responsable Data et Data Management (création de l’eCRF sur Redcap)
- Service juridique du CLB (DRI): gestion des contrats
- BEC : mise à disposition des classeurs contenant les fiches RECIST
Equipes externes au CLB (sous-traitant)
Daiichi Sankyo : co-responsables scientifiques
Responsables statistiques et analyse statistiques : Equipe de Philip He, Daiichi Sankyo, New York, USA
L’ensemble des documents inhérents à l’étude ainsi que la base de données de l’étude seront conservées par le Centre Léon Bérard deux ans après la dernière publication puis archivés (après publication des résultats) pour une durée minimale de 15 ans, soit dans les locaux du Centre Léon Bérard, soit auprès d’un prestataire spécialisé dans l’archivage médicale.