Contexte : Le cancer du sein chez l’homme (MBC : Male Breast Cancer) est une pathologie rare dont la physiopathologie est encore mal connue. Il représente moins de 1% de l’ensemble des cancers chez l’homme et de l’ensemble des cancers du sein dans les pays développés, avec une répartition régionale inégale en France. Les pronostics chez l’homme et chez la femme sont semblables à âge et stade tumoral identiques mais, chez l’homme, le diagnostic est souvent posé à un stade avancé avec un taux de survie global plus faible. Les facteurs de risque de MBC décrits à ce jour peuvent être d’origine génétique ou environnementale : une histoire personnelle et/ou familiale de cancers, un déséquilibre hormonal (augmentation du rapport œstrogène/testostérone), l’obésité, une exposition professionnelle à certains toxiques comme solvants, gaz d’échappement et essence ou encore des rayonnements ionisants. Néanmoins, le seul facteur de risque de MBC clairement identifié à ce jour reste la présence, au niveau germinal, d’un variant pathogène (ou mutation) sur les gènes BRCA2 et BRCA1. Pour rechercher ces mutations germinales et donc familiales, les patients atteints d’un cancer du sein sont systématiquement adressés à une consultation d’oncogénétique dans le cadre du dispositif national d’oncogénétique. La recherche d’une mutation familiale est menée en routine à ce jour au sein des laboratoires du réseau national (en Midi-Pyrénées, au laboratoire d’oncogénétique de référence à l’Institut Claudius Regaud) sur un panel de gènes consensus, panel HBOC (Hereditary Breast and Ovarian Cancer), défini par le Groupe Génétique et Cancer (GGC) d’Unicancer. L’ensemble des patients porteurs d’un MBC est donc adressée à notre consultation et analysé dans notre laboratoire. L’ensemble des données publiées suggère fortement que le risque de développer un MBC est dû à plusieurs facteurs. Nous proposons dans ce projet de mettre en évidence un profil de prédisposition au cancer du sein chez l’homme en combinant, via des approches d’intelligence artificielle, des facteurs psychosociaux, environnementaux auxquels sont exposés ces patients et des données de génétique constitutionnelle obtenues à partir du séquençage en exome d’une population d’hommes ayant développé un cancer du sein, sans mutation identifiée sur les gènes identifiés à ce jour comme impliqués dans le risque de cancer du sein. La première partie du projet (qui fait l’objet de cette déclaration) consiste donc en la collecte de données génétiques en exomes des patients porteurs de MBC. L'établissement de ce profil de risque de cancer du sein chez l’homme permettra d’identifier parmi les hommes exposés aux facteurs environnementaux/psychosociaux quels sont ceux qui auront un risque accru de cancer du sein en leur proposant un test génétique approprié. De plus, une seconde étape de ce projet permettra d’élaborer des recommandations consensuelles concernant la qualité de vie ou l'exposition génotoxique des hommes au cours de leur vie. Objectif principal : Définir un profil de risque génétique de MBC (analyse d’exomes) pour identifier les hommes présentant un risque accru de MBC. |
Institut Claudius Regaud – IUCT-Oncopole
1 avenue Irène Joliot Curie
31059 Toulouse Cedex 9
France
Estimation du nombre de patients concernés : 130
Critères d’inclusion :
- Sexe masculin,
- Age ≥ 18 ans,
- Antécédent personnel de cancer du sein (MBC),
- Ayant eu une consultation d’oncogénétique à l’ICR-IUCT et choisi en tant que cas index de la famille,
- Avec un prélèvement sanguin pour analyse au laboratoire d’oncogénétique et dont le résultat est négatif sur le panel HBOC (HBOC-),
- Ayant signé en consultation un consentement éclairé signé et autorisant la réalisation de l’analyse et l’utilisation des données de séquençage à des fins de recherche. Les patients ont également exprimé leur volonté ou non d’être informés des éventuelles données secondaires pouvant impacter leur prise en charge.
NB : les patients décédés ne sont pas concernés par ce critère s’ils ne se sont pas opposé de leur vivant à l’utilisation à visée de recherche de leur échantillon collecté dans le cadre du soin.
Critères d’exclusion :
- Patient ayant formulé une opposition au traitement de données du projet MATADOR à la réception de la lettre d’information (courrier envoyé au moins 1 mois avant le début des analyses en WES).
Base juridique et exception permettant de traiter les données au sens des articles 6 et 9 du RGPD
Article 6 (Licéité du traitement) : intérêts légitimes du responsable de traitement
Article 9 (Exception permettant de traiter des données de santé) : consentement spécifique, éclairé et univoque ; intérêt public dans le domaine de la santé publique
DROITS DES PERSONNES
L’ensemble de notre démarche est détaillée sur notre site internet, à la page suivante : https://www.iuct-oncopole.fr/recherches-necessitant-une-reutilisation-de-donnees
Conformément au Règlement Général sur la Protection des Données, les patients disposent à tout moment d'un droit d'accès, de rectification, d’opposition pour motif légitime sur leurs données (cf. cnil.fr pour plus d’informations sur les droits). Ils disposent en outre :
● Du droit de solliciter une limitation du traitement de leurs données,
● D’un droit à l’oubli et à l’effacement numérique,
● D’un droit à la portabilité de leurs données,
● Du droit d’introduire une réclamation auprès de la CNIL.
Pour exercer ces droits, ils peuvent s’adresser, en fournissant une copie d’un justificatif de leur identité, au délégué à la protection aux données de l’Institut pour leurs questions concernant leurs données à caractère personnel, aux coordonnées suivantes :
Mr Guillaume Jauffret - IUCT – Oncopole - 1 avenue Irène Joliot-Curie - 31059 TOULOUSE Cedex 9
DPO-ICR [at] iuct-oncopole.fr (DPO-ICR[at]iuct-oncopole[dot]fr) - Tél : 05 31 15 57 03
Porteur de l’étude :
Dr Christine Toulas, Laboratoire d’Oncogénétique, Institut Claudius Regaud, IUCT-Oncopole
Autres membres de l’équipe :
Dr Ayman Al SAATI, Laboratoire d’Oncogénétique, Institut Claudius Regaud, IUCT-Oncopole
Dr Thomas FILLERON, Département Biostastistics & Health Data Science, Institut Claudius Regaud, IUCT-Oncopole
Dr Ludovic MALLET et M Julien PLENECASSAGNES, Institut Claudius Regaud, IUCT-Oncopole
Les bases de données et les tables de correspondance seront conservées en base active sur des serveurs sécurisés distincts jusqu’à 2 ans après la dernière publication des résultats, puis archivées de façon intermédiaire pendant 5 ans avant d’être totalement anonymisées ou détruites.