900 enfants et adolescents bénéficient de radiothérapie chaque année en France. L'âge moyen au moment du diagnostic est de 5 ans ; L'espérance de vie des 80 % d'entre eux qui pourraient guérir est longue, et l'incidence des complications aiguës et surtout tardives liées aux radiations - non évaluées à ce jour - pourrait dépasser celle des adultes. Les dysfonctionnements des organes irradiés et les troubles de la croissance sont spécifiques à la sous-population pédiatrique. La radiosensibilité individuelle des enfants et des adolescents est inconnue à l'heure actuelle, avec probablement une grande variabilité selon l'âge si l'on considère les modifications des fonctions
métaboliques au cours de la croissance. Ces complications sont largement imputables aux variations constitutionnelles interindividuelles de la réponse cellulaire aux dommages à l'ADN.
Soumises aux dommages de l'ADN induits par les radiations, tels que les cassures double brin (DSB), les cellules réagissent en déclenchant toute une série d'événements de phosphorylation coordonnés au sein de complexes multi protéiques dont l'interaction est encore mal connue (réponse aux dommages de l'ADN, c'est-à-dire DDR). L'analyse cellulaire par immunofluorescence indirecte a permis de détecter les DSB individuelles dans chaque noyau cellulaire dans une plage de doses allant de 1 mGy à 10 Gy. Cette technique a notamment confirmé que le rendement en DSB non réparées est corrélé à la radiosensibilité individuelle (RSI).
L’étude ARPEGE BioM-Rétro fait suite à l’étude prospective multicentrique, ARPEGE biomarqueurs (NCT02827552) réalisée du 13 mai 2017 au 25 novembre 2019. L’étude prospective visait à évaluer prospectivement avec un test cutané la RSI des enfants et adolescents traités dans plusieurs services d'oncologie pédiatrique français et à fixer des seuils dans cette population. Le test était réalisé sur des fibroblastes primaires cultivés à partir d'une biopsie cutanée réalisée au moment du diagnostic. La RSI des patients était mesurée en aveugle. Des facteurs de confusion tels que le volume irradié, le phototype cutané, le schéma de chimiothérapie antérieur, , ont été rapportés. En parallèle, la toxicité était rapportée selon l'échelle de référence NCI-CTCAE v4.0 trois mois après la fin de la RT puis périodiquement pendant 15 ans.
En raison de la mise en liquidation du partenaire industriel, cet essai a dû être interrompu prématurément après inclusion de 39 patients. Seules les toxicités précoces jusqu’à 3 mois post-radiothérapie ont été recueillies. Il nous manque les données de toxicités tardives pour pouvoir consolider notre analyse.Afin de compléter nos données pour publier les résultats de l’essai clinique, nous proposons de mener une étude RETROSPECTIVE sur données sur les 30 patients inclus dans l’étude ARPEGE-BioM.
Objectif principal de l’étude ARPEGE-Rétro :
Évaluer la capacité prédictive du test RIANS sur la survenue de toxicités cutanées, muqueuses ou hématologiques tardives dans une population pédiatrique
Critères de jugement :
La radiosensibilité des fibroblastes est étudiée par Immunofluorescence indirecte en comptabilisant le nombre de foci γH2AX/noyau avant et 24h après irradiation, le nombre foci pATM/noyau avant et 10min et 1h après irradiation et le nombre moyen de micronoyaux à 24h post-irradiation.
Les toxicités tardives liées à la radiothérapie sont les toxicités cutanée, muqueuse ou hématologique qui surviennent au-delà de 3 mois suivant la radiothérapie. Le grade de toxicité est évalué par l’échelle CTCAE 4.0, pour tous les organes à risque. Elle inclut aussi les cancers radio-induits qui se développent après un intervalle libre dans/en marge du champ de traitement.
Pr Didier PEIFFERT, directeur de l'Institut de Cancérologie de Lorraine
La cohorte étudiée est composée de 30 patients inclus dans l’essai prospectif ARPEGE BioM
Voici la liste des patients pour lesquels le recueil sera demandé
Centre 01 ICL : 1 patient
Centre 02 CHRU Nancy : 16 patients
Centre 04 HUS Strasbourg : 1 patient
Centre 07 CHU Dijon : 4 patients
Centre 09 CHU Reims : 3 patients
Centre 11 Centre Léon Bérard : 2 patients
Centre 12 IUCT Toulouse : 3 patients
Recherche scientifique menée dans l’intérêt légitime de lutte contre le cancer du responsable de traitement (articles 6.1.f et 9.2.j du Règlement (UE) n° 2016/679).
Hébergeur de données de santé,
Bureau d'étude biostatistiques,
Dr Valérie Bernier - Chastagner, service de Radiothérapie de l'icl
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