Le lutécium-177 (177Lu)-dotatate (Lutathera®) est une thérapie radionucléide par récepteur peptidique (TRRP) utilisée pour traiter les tumeurs neuroendocrines gastro-entéro-pancréatiques (GEP-NET) non résécables ou métastatiques positives pour les récepteurs de la somatostatine (SSTR). La TRRP peut induire une toxicité hématologique précoce et tardive. La moelle osseuse représente l'organe limitant la dose pour 70 % des patients et peut induire une toxicité hématologique précoce et tardive avec une lymphopénie sévère, une thrombopénie, une leucémie aiguë et un syndrome myélodysplasique.
La pratique standard actuelle consiste à quantifier la dose absorbée par la moelle osseuse au moyen de la tomographie d'émission single photon (SPECT), où les régions d'intérêt (nombre et volume) sont définies au fil du temps pour obtenir une courbe d'activité temporelle. Avec des logiciels spécifiques utilisant des modèles de calcul de dose, la quantification de l'activité cumulée est obtenue et convertie en dose absorbée. Les principaux inconvénients pour le patient sont les procédures très longues qui nécessitent que le patient revienne pour les différentes acquisitions d'images jusqu'à 6 ou 7 jours après le traitement et les acquisitions d'images qui peuvent durer jusqu'à 1h. En outre, les analyses dosimétriques restent controversées en raison d'un manque de normalisation et de consensus entre les institutions (par exemple, le type de logiciel, la méthodologie, le protocole d'acquisition). Les seuils de dose absorbée conduisant à une concession de dose tels que mentionnés dans les dernières recommandations restent à confirmer pour les thérapies à base de 177Lu car ces seuils sont en analogie avec l'expérience de la thérapie I131 ou extrapolés de l'EBRT (23 ou 28 ou 40 Gy dans les reins et 2 Gy dans la moelle osseuse), alors que les mécanismes d'action de ces radiothérapies sont très différents. Enfin, les approches dosimétriques ne tiennent pas compte de la pharmacocinétique de la TRRP et surtout de la variabilité inter- et intra-patient pour calculer la dose absorbée individuelle.
Notre groupe a développé et validé un modèle pharmacocinétique de population pour estimer l'exposition plasmatique radiopharmaceutique à partir de la mesure d'échantillons de plasma. Ce modèle permet également d'estimer l'exposition de la moelle osseuse. Afin d'affiner l'estimation de l'exposition de la moelle osseuse, des données d'imagerie de la moelle osseuse sont nécessaires. Cela augmentera la robustesse du modèle Pk pop. Cela permettra également une analyse pharmacocinétique de la population de la moelle osseuse.
L'objectif de notre étude est de développer un modèle de population pharmacocinétique hybride (PKPOP) comprenant des données plasmatiques et d'imagerie qui peut être utilisé sur la base des données plasmatiques uniquement et de le comparer à la pratique standard de dosimétrie basée sur l'imagerie pour déterminer la dose absorbée par la moelle osseuse.
Oncopole Claudius Regaud – IUCT-Oncopole
1 avenue Irène Joliot Curie
31059 Toulouse Cedex 9
France
Critères d’inclusion :
Patients atteints de :
- tumeurs neuroendocrines gastro-entéro-pancréatiques (GEP-NET)
- non résécables ou métastatiques
- positives pour les récepteurs de la somatostatine.
Critères d’exclusion :
- images de mauvaise qualité
- échec de reconstruction des images
- bruits de fonds trop important
Base juridique et exception permettant de traiter les données au sens des articles 6 et 9 du RGPD
Article 6 (Licéité du traitement) : intérêts légitimes du responsable de traitement
Article 9 (Exception permettant de traiter des données de santé) : intérêt public dans le domaine de la santé publique
Nom du responsable scientifique et fonction : Dierickx Lawrence, Médecin Nucléaire, Département de Médecine Nucléaire, IUCT-Oncopole
Equipe associée :
Chatelut Etienne, Professeur de Pharmacologie, Equipe DIAD, CRCT, IUCT-O
Les bases de données et les tables de correspondance seront conservées en base active sur des serveurs sécurisés distincts jusqu’à 2 ans après la dernière publication des résultats, puis archivées de façon intermédiaire pendant 5 ans avant d’être totalement anonymisées ou détruites.