Les différences entre le cancer du côlon droit (CCRD) et le cancer colorectal gauche (CCRG) ont récemment suscité de l'intérêt. En effet l’analyse retrospective issue de l’essai CALGB/SWOG (1) a montré que la localisation tumorale était un facteur prédictif et pronostic. Dans cette étude 1025 patients avec un CCR métastatique, KRAS muté ont été analysé : 293 avec un CCRD et 732 avec un CCRG. Les patients présentant un CCRG avaient une survie globale (SG) significativement plus importante que les CCRD (33,3 mois VS 19,4). Parmi les patients ayant reçu du CETUXIMAB, les patients avec un CCRG avaient une SG de 36 mois VS 16,7 mois pour les CCRD. Des résultats similaires ont été observées chez les patients recevant du BEVACUZIMAB: la SG était de 31,4 versus 24,2 mois pour les patients avec CCRG et CCRD, respectivement. Parmi les patients avec un CCRD, le traitement par BEVACUZIMAB était associé à une SG plus longue que celle observée avec le CETUXIMAB (24,2 vs 16,7 mois). À l'inverse, chez les patients avec un CCRG, le traitement par CETUXIMAB était associé à une SG plus longue que le BEVACUZIMAB (36 vs 31,4 mois). Plusieurs hypothèses ont été suggérées afin d’expliquer ces résultats à savoir des origines embryologiques, des différences anatomiques, histologiques, génétiques et immunologiques entre le CCRD et CCRG. En effet du point de vue embryologique le colon droit est issu de l’intestin primitif moyen versus et versus postérieur pour le colon gauche. De même les CCRD s’inscrivent plutôt dans les groupes moléculaires CMS1 (Immune) et 3 (Metabolic) qui se caractérisent par des mutations BRAF, KRAS, et un phénotype hypermethylé grevant le pronostic des cancers colorectaux versus CCRG avec des groupes moléculaires CM2 (Canonical) et 4 (Mesenchymal). Au total les CCRD et CCRG apparaissent comme deux entités distinctes avec probablement des modes de carcinogènes distinctes. Récemment une analyse rétrospective de l’essai CALGB/ SWOG (1) montré que la localisation droit ou gauche était un facteur pronostic indépendant, quel que soit le statut moléculaire. L’objectif de notre étude c’est d’analyser le mode de présentation des cancers coloréctaux au stade métastatique en fonction de la latéralité. |
L’hypothèse est que les CCRD ont une charge tumorale au diagnostic plus importante avec un stade métastatique d’emblée pouvant expliquer leur mauvais pronostic.
Dr Eric FRANCOIS
Patients porteurs d'un cancer du colon
Intérêt public
Centre Antoine Lacassagne
20 ans